Elus locaux, chefs d’entreprise, représentants des carrières, distributeurs et industriels ont répondu présents à l’appel de la CAPEB pour travailler sur deux sujets qui inquiètent fortement les artisans et plus particulièrement les couvreurs : le manque d’ardoise et les difficultés de recrutement.
Les couvreurs bretons de la CAPEB et les élus locaux ont réuni aujourd’hui 9 septembre à Maël-Carhaix, l’ensemble des acteurs de la filière ardoise pour essayer de trouver des solutions aux difficultés d’approvisionnement auxquelles ils sont confrontés depuis plusieurs mois.
Lors de cette rencontre, la CAPEB Bretagne a révélé les résultats d’une enquête menée auprès de ses adhérents sur la situation dans le secteur de la couverture. Les résultats montrent que les couvreurs bretons doivent aujourd’hui importer pratiquement la totalité de leur ardoise des pays comme l’Espagne, le Portugal ou l’Italie et que les approvisionnements sont de plus en plus difficiles. 93% des artisans interrogés déclarent être impactés par des retard d’approvisionnement. Plus inquiétant encore, 88% des répondants sont impactés par des ruptures de stocks, ce qui entraine l’arrêt de certains chantiers. Les élus de la CAPEB Bretagne tirent la sonnette d’alarme.
« Le secteur de la couverture représente aujourd'hui en Bretagne près de 1 600 établissements et plus de 3 200 salariés. Ce secteur, comme beaucoup d'autres, est fortement impacté par le manque de main d'œuvre, la hausse des prix des matériaux et les difficultés d'approvisionnements. Aujourd’hui, même si nos carnets de commandes sont pleins, les stocks chez nos fournisseurs sont vides. Nous avons du mal à répondre aux sollicitations de nos clients et à démarrer de nouveaux chantiers, faute d’ardoise », déclare Andréas MILET, Président de la CAPEB Bretagne et artisans couvreur à Thorigné-Fouillard.
Lors de cette réunion, il a été évoqué la possibilité de travailler sur la réouverture d’une exploitation ardoisière dans le Centre Bretagne.
Pour Christophe DE QUELEN, Trésorier de la CAPEB des Côtes d’Armor et Président de l’U2P territoriale : « Il est indispensable de travailler au développement d’une production locale, si nous voulons préserver la tradition et le savoir-faire des artisans locaux. Ce serait un véritable projet de territoire, économique et industriel et la première étape pour créer une véritable filière régionale à portée nationale ».
Les professionnels du secteur ont souhaité alerter les élus locaux sur l’urgence de soutenir, notamment auprès de l’Etat, cette ambition de réouvrir une exploitation d’ardoise Française en Centre Bretagne. Prochaine étape : associer à ce groupe de travail les représentants de l’état et les parlementaires pour trouver les moyens financiers nécessaires au lancement du projet.